Bienfaisantes "péteuses"
UNE RICHESSE EN DISGRÂCE
J'ai donné de nombreux sketches de "comédie nutrition", consistant à présenter un message sur les fibres alimentaires par la voie de quatre personnages colorés. En particulier, lorsque je le donnais en centre d'hébergement pour personnes âgées, des bénéficiaires dans l'assistance s'exclamaient spontanément : "Mais c'est donc vraiment bon pour la santé !", lorsque je vantais les nombreux mérites des fèves au lard et de la soupe aux pois. S'il y a des mets typiques des traditions de chez nous, ce sont bien ceux-là.
C'est que les précédentes versions du Guide alimentaire canadien ne leur faisaient pas la partie belle, allant jusqu'à paraître dans une illustration comme les bulles produites par un poisson, dans la version de 1983. Je ne veux pas enlever les mérites du Guide, mais plutôt illustrer par ce propos les changements qui se sont opérés dans les perceptions de nos aliments au cours des années. Les "vents" impolis des légumineuses prennent maintenant une toute autre odeur à la lumière des connaissances nutritionnelles, qui existent depuis quand même déjà un bon bout de temps. Les légumineuses sont une grande richesse pour la santé. Elles ont d'abord une forte teneur en glucides lents et en protéines de grande qualité.
UNE SOURCE D'ÉNERGIE PERSISTANTE
Elles sont d'une grande aide contre le diabète et le mauvais cholestérol. Comment ? En ce qui concerne le taux de sucre sanguin, les légumineuses ont la particularité que leurs glucides se digèrent très lentement, apportant deux effets bénéfiques immédiats. D'abord, la hausse de la glycémie est très progressive et s'étend sur une longue période. Cela évite les écarts que sont le pic d'hyperglycémie suivi souvent du rebond hypoglycémique provenant de la consommation d'un repas composé d'aliments raffinés. En plus, digérées lentement, les légumineuses créent un apport continuel d'énergie aux cellules : notre machine a du carburant pour longtemps avec ce type de repas. La soupe aux pois et les fèves au lard que les compagnies forestières servaient allègrement aux draveurs étaient donc des trucs éminemment stratégiques. Cela avait le double avantage de leur coûter peu cher et de maintenir le plein d'énergie des draveurs pendant des heures, les protégeant contre l'épuisement et les risques qu'on en retrouve un trop grand nombre à flotter parmi les "pitounes".
LÉGUMINEUSES 1, CHOLESTÉROL ET DIABÈTE, 0
Mais ce n'est pas tout. Cette digestion lente a également comme conséquence d'équilibrer le métabolisme des sucres : les recherches montrent qu'un régime riche en glucides et en fibres de légumineuses améliore considérablement l'état des diabétiques et permet à plusieurs de s'affranchir de la prise de médicaments. À noter que les fibres visqueuses des légumineuses contribuent grandement à ralentir l'absorption des sucres et à favoriser l'élimination du cholestérol en le liant et en l'entraînant dans les selles. Pas mal ! Nos ancêtres avaient du flair, ce qui ne devait pas les dispenser de humer les conséquences de leurs émanations intestinales.
À ce titre, les légumineuses ne se mériteraient pas tant le titre de "bonbons musicaux» si nous en consommions de façon régulière, c'est-à-dire si nous habituions nos bactéries intestinales à cette manne de féculents. D'où vient la flatulence ? D'une part des féculents mêmes des légumineuses. S'ils sont de digestion particulièrement lente, il y a de bonnes chances qu'une partie de ces glucides se rende jusqu'au côlon, lieu d'action de nos bactéries intestinales qui les fermenteront. Enfin, les fibres forment le principal matériel fermentescible dans le côlon. Or les légumineuses sont parmi les plus grandes sources de fibres alimentaires.
Ces fermentations sont une source importante de santé, car elles favoriseraient l'absorption minérale, tout en prévenant la formation d'irritants intestinaux et de cancérigènes par ces mêmes bactéries. J'ai connu un Suisse qui me disait qu' "à chaque fois que tu pètes, c'est cinq francs d'économisés chez le médecin". Faites-le savoir ! En fin de compte, pour réduire les coûts de santé, le gouvernement ne devrait-il pas décréter des journées obligatoires de repas aux légumineuses... à condition qu'on interdise la tarte au sucre ces jours-là ?
ET D'AUTRES RICHESSES
Notons que parmi les légumineuses, les lentilles sont plus digestes et, à ce titre, plus faciles à tolérer, à l'opposé des pois chiches, pourtant combien délicieux. Les légumineuses, surtout les lentilles, contiennent ces fameux antioxydants dont on dit tant de bien. À noter qu'elles contiennent aussi des antinutriments naturels comme les lectines et le facteur antitrypsique. Habituellement longtemps décriés, ces facteurs auraient également des propriétés avantageuses, selon de nouvelles recherches, surtout si on laisse le corps s'y habituer. Et à noter, nous mangeons des aliments entiers auquel notre corps s'est moulé depuis des lustres. Ainsi, ces substances "antinutritionnelles" participent probablement à l'action bénéfique finale de l'aliment.
J'ai donné de nombreux sketches de "comédie nutrition", consistant à présenter un message sur les fibres alimentaires par la voie de quatre personnages colorés. En particulier, lorsque je le donnais en centre d'hébergement pour personnes âgées, des bénéficiaires dans l'assistance s'exclamaient spontanément : "Mais c'est donc vraiment bon pour la santé !", lorsque je vantais les nombreux mérites des fèves au lard et de la soupe aux pois. S'il y a des mets typiques des traditions de chez nous, ce sont bien ceux-là.
C'est que les précédentes versions du Guide alimentaire canadien ne leur faisaient pas la partie belle, allant jusqu'à paraître dans une illustration comme les bulles produites par un poisson, dans la version de 1983. Je ne veux pas enlever les mérites du Guide, mais plutôt illustrer par ce propos les changements qui se sont opérés dans les perceptions de nos aliments au cours des années. Les "vents" impolis des légumineuses prennent maintenant une toute autre odeur à la lumière des connaissances nutritionnelles, qui existent depuis quand même déjà un bon bout de temps. Les légumineuses sont une grande richesse pour la santé. Elles ont d'abord une forte teneur en glucides lents et en protéines de grande qualité.
UNE SOURCE D'ÉNERGIE PERSISTANTE
Elles sont d'une grande aide contre le diabète et le mauvais cholestérol. Comment ? En ce qui concerne le taux de sucre sanguin, les légumineuses ont la particularité que leurs glucides se digèrent très lentement, apportant deux effets bénéfiques immédiats. D'abord, la hausse de la glycémie est très progressive et s'étend sur une longue période. Cela évite les écarts que sont le pic d'hyperglycémie suivi souvent du rebond hypoglycémique provenant de la consommation d'un repas composé d'aliments raffinés. En plus, digérées lentement, les légumineuses créent un apport continuel d'énergie aux cellules : notre machine a du carburant pour longtemps avec ce type de repas. La soupe aux pois et les fèves au lard que les compagnies forestières servaient allègrement aux draveurs étaient donc des trucs éminemment stratégiques. Cela avait le double avantage de leur coûter peu cher et de maintenir le plein d'énergie des draveurs pendant des heures, les protégeant contre l'épuisement et les risques qu'on en retrouve un trop grand nombre à flotter parmi les "pitounes".
LÉGUMINEUSES 1, CHOLESTÉROL ET DIABÈTE, 0
Mais ce n'est pas tout. Cette digestion lente a également comme conséquence d'équilibrer le métabolisme des sucres : les recherches montrent qu'un régime riche en glucides et en fibres de légumineuses améliore considérablement l'état des diabétiques et permet à plusieurs de s'affranchir de la prise de médicaments. À noter que les fibres visqueuses des légumineuses contribuent grandement à ralentir l'absorption des sucres et à favoriser l'élimination du cholestérol en le liant et en l'entraînant dans les selles. Pas mal ! Nos ancêtres avaient du flair, ce qui ne devait pas les dispenser de humer les conséquences de leurs émanations intestinales.
À ce titre, les légumineuses ne se mériteraient pas tant le titre de "bonbons musicaux» si nous en consommions de façon régulière, c'est-à-dire si nous habituions nos bactéries intestinales à cette manne de féculents. D'où vient la flatulence ? D'une part des féculents mêmes des légumineuses. S'ils sont de digestion particulièrement lente, il y a de bonnes chances qu'une partie de ces glucides se rende jusqu'au côlon, lieu d'action de nos bactéries intestinales qui les fermenteront. Enfin, les fibres forment le principal matériel fermentescible dans le côlon. Or les légumineuses sont parmi les plus grandes sources de fibres alimentaires.
Ces fermentations sont une source importante de santé, car elles favoriseraient l'absorption minérale, tout en prévenant la formation d'irritants intestinaux et de cancérigènes par ces mêmes bactéries. J'ai connu un Suisse qui me disait qu' "à chaque fois que tu pètes, c'est cinq francs d'économisés chez le médecin". Faites-le savoir ! En fin de compte, pour réduire les coûts de santé, le gouvernement ne devrait-il pas décréter des journées obligatoires de repas aux légumineuses... à condition qu'on interdise la tarte au sucre ces jours-là ?
ET D'AUTRES RICHESSES
Notons que parmi les légumineuses, les lentilles sont plus digestes et, à ce titre, plus faciles à tolérer, à l'opposé des pois chiches, pourtant combien délicieux. Les légumineuses, surtout les lentilles, contiennent ces fameux antioxydants dont on dit tant de bien. À noter qu'elles contiennent aussi des antinutriments naturels comme les lectines et le facteur antitrypsique. Habituellement longtemps décriés, ces facteurs auraient également des propriétés avantageuses, selon de nouvelles recherches, surtout si on laisse le corps s'y habituer. Et à noter, nous mangeons des aliments entiers auquel notre corps s'est moulé depuis des lustres. Ainsi, ces substances "antinutritionnelles" participent probablement à l'action bénéfique finale de l'aliment.
Article paru dans le magazine Bio-bulle no 79
Novembre / Décembre 2007