Un OGM c’est quoi au juste ? 10 mythes revus et corrigés
Que l’on soit pour ou contre, les OGM (organismes génétiquement modifiés) font couler beaucoup d’encre. Toutefois, beaucoup de confusion entoure le débat sur les OGM et il est parfois difficile de s’y retrouver. Qui faut-il croire ? Les compagnies semencières qui promettent rendements et prospérité aux agriculteurs ou les opposants aux OGM qui les considèrent comme une bombe à retardement qui aura inévitablement des conséquences catastrophiques sur la santé et sur I’environnement. Afin d’y voir plus clair, commençons par comprendre ce qu’est réellement un OGM.
UNE PETITE DÉFINITION AVANT D’ALLER PLUS LOIN
Un organisme génétiquement modifié est un organisme vivant (micro-organisme, plante, animal) dont on a modifié le bagage génétique afin de le doter de propriétés que la nature ne lui a pas attribuées. C’est par manipulation et recombinaison de l’acide désoxyribonucléique (ADN) qui est le principal constituant des chromosomes et donc le porteur de l’hérédité, que l’on construit des OGM.
Un OGM est un organisme dont on a "bricolé" l’ADN afin de lui rajouter artificiellement un ou plusieurs gènes provenant d’un autre être vivant. Ainsi, on peut introduire un gène de scorpion dans du maïs ou bien un gène humain dans un porc, afin d’obtenir des bêtes plus musclées et moins grasses. La biotechnologie est l’ensemble des techniques qui permettent de réaliser ces manipulations, par coupure et réinsertion de gènes.
La transgénèse (introduction de gènes étrangers dans un organisme) conduit à la création de nouveaux êtres vivants dont les comportements sont imprévisibles. Les conséquences écologiques de la dissémination dans l’environnement d’OGM sont, en l’état actuel des connaissances, impossibles à évaluer.
En contraste aux OGM, la sélection assistée par marqueur (SAM) consiste à faire exprimer un gène dormant, donc déjà existant dans un organisme vivant, afin que ce dernier obtienne une caractéristique désirée. Par exemple, des plantes ont parfois déjà un gène qui leur permet de résister à la sécheresse, mais qui n’est pas actif. La SAM permet de renforcer la résistance à la sécheresse de cette plante sans avoir à insérer un gène étranger. La SAM ne produit pas d’OGM.
Les biotechnologies et la génomique peuvent permettre de mieux comprendre, en laboratoire, les mécanismes régissant la vie et permettant le maintien de la biodiversité. Il faut aussi reconnaître la validité potentielle de produire des substances pharmaceutiques en utilisant des bactéries ou des cellules génétiquement modifiées mais en réacteur, c’est-à-dire en milieu clos, pour éviter les risques de contamination.
MYTHE OU RÉALITÉ ?
D’accord ou pas, on a tous, un jour ou l’autre, entendu que les OGM allaient faire augmenter les rendements, que c’était la solution à la faim dans le monde, qu’ils permettaient d’utiliser moins de pesticides... Qu’en est-il vraiment? C’est ce que nous verrons ici en nous penchant sur les 10 mythes les plus populaires dans le dossier des OGM.
1– LES OGM PERMETTRONT DE RÉGLER LE PROBLÈME DE LA FAIM DANS LE MONDE
Faux
Les partisans de l’agriculture transgénique se font fort d’expliquer que les cultures OGM pourront résister à la sécheresse ou produire des aliments aux qualités nutritionnelles améliorées. Toutefois, toutes les études tendent à montrer que le modèle basé sur l’agriculture industrielle ne semble plus être l’unique bonne réponse... En avril 2008, le rapport final dévaluation de l’Internationale des Sciences et des Technologies agricoles au Service du Développement (IAASTD) a formellement conclu que les OGM n’étaient pas une solution pour faire face aux enjeux de la sécurité alimentaire.
2– LES OGM NE SONT PAS DANGEREUX
En réalité, on n’en sait rien
L’innocuité des OGM pour la santé n’a jamais été prouvée et plusieurs études récentes tendent même à prouver le contraire. En 2007, une étude réalisée en France par le CRII-GEN (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique) a montré que des rats nourris pendant 90 jours avec du maïs Mon863 (breveté par Monsanto) présentaient des anomalies au foie, aux reins et au sang qui pourraient être des signes de toxicité. Les exemples du même genre sont de plus en plus nombreux...
L’innocuité des OGM pour l’environnement n’a pas non plus été démontrée. En fait, un rapport publié en 2001 par 14 experts de la Société royale du Canada, la plus haute instance scientifique au pays, proposait 58 recommandations pour des Éléments de précaution sur les OGM. Ce rapport, pourtant commandé par le gouvernement fédéral canadien, a été totalement ignoré par ce dernier et plusieurs groupes environnementaux continuent de demander qu’il soit appliqué.
3– L’ÉTIQUETAGE OBLIGATOIRE DES OGM COÛTE TROP CHER
Faux
C’est ce que tente de nous faire croire l’industrie, mais rien n’est moins certain. En 2006, une étude du ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ) a confirmé que les coûts de l’étiquetage obligatoire des OGM ne seraient pas aussi élevés que l’industrie ne le laissait croire jusqu’alors.
Une quarantaine de pays ont mis en place un système d’étiquetage obligatoire des OGM. Nous pouvons aussi le faire. Toutefois, comme le Canada est le quatrième producteur d’OGM au monde, derrière les États-Unis, l’Argentine et le Brésil, il semble que les obstacles à l’étiquetage obligatoire des OGM ne soient pas techniques, mais bel et bien politiques.
4– ON PEUT CONTRÔLER LA DISSÉMINATION DES OGM DANS LA NATURE
Faux
La dissémination dépend de tant de facteurs qu’elle est impossible à contrôler. Peut-on prévoir le trajet des abeilles, des oiseaux, la direction du vent? Au-delà du pollen, la dissémination peut avoir lieu à l’origine dans les semences, dans les moissonneuses lors des récoltes ou encore dans les silos pendant le stockage... Les exemples de contamination provenant des OGM se comptent par centaines. Dans un de ses rapports, Gene Watch UK fait état des cas de contamination provenant des OGM dans le monde.
5– IL EST POSSIBLE DE SÉPARER LES FILIÈRES OGM ET NON OGM
Faux
Il est impossible de maintenir deux filières parfaitement étanches et donc la coexistence entre OGM et non-OGM est impossible. Toutes les études consacrées au sujet en conviennent. Comme on ne peut contrôler la dissémination des OGM dans la nature, les cultures OGM en champs contaminent régulièrement les champs des agriculteurs qui ne souhaitent pas utiliser des semences OGM.
6– REFUSER LES OGM, C’EST S’OPPOSER AU PROGRÈS DE LA SCIENCE
Faux
Les opposants aux OGM réclament, au contraire, plus de science et de recherche publique sur le génome et ses interactions avec la nature, afin de développer une agriculture respectueuse de l’environnement. Nous n’avons pas la moindre idée de l’impact à long terme des OGM sur l’environnement, ni ceux sur la santé, humaine ou animale. Ce qui est inquiétant, c’est qu’à partir d’un certain niveau de contamination, inconnu de tous pour l’instant, il ne sera plus possible de revenir en arrière.
7– L’HUMAIN A TOUJOURS MODIFIÉ LES GÈNES DES PLANTES. LES OGM S’INSCRIVENT DANS CETTE TRADITION
Faux
Les OGM vont au-delà de la barrière entre les espèces. Croiser deux variétés de roses pour améliorer leur parfum; créer un maïs qui produit son propre insecticide, ce n’est pas la même chose. Dans le premier cas, on s’inscrit dans la logique de la sélection et du croisement des espèces. Dans l’autre, on "bricole" un nouvel ADN, afin de rajouter artificiellement un ou plusieurs gènes d’espèces parfois très différentes. Les OGM constituent une rupture technologique aux conséquences tout à fait imprévisibles.
8– AVEC LES OGM, LES AGRICULTEURS UTILISENT MOINS DE PESTICIDES
Faux
Les quantités de pesticides utilisées ont augmenté avec le développement des cultures transgéniques. En effet, avec une plante tolérante à un herbicide comme le canola, le soya ou le maïs Roundup Ready, l’agriculteur peut utiliser encore plus d’herbicides, car l’objectif même d’une telle plante OGM est d’être tolérante à un épandage massif de l’herbicide Roundup.
Les multinationales qui brevettent et commercialisent les semences OGM telles que Monsanto, Syngenta et Bayer produisent également les produits chimiques qui les accompagnent. Ça tombe plutôt bien n’est-ce pas? D’autant plus qu’environ 75% des OGM sont créés afin de tolérer un herbicide!
D’autres plantes OGM, comme le maïs Bt, sont conçues pour produire elles-mêmes un pesticide. Environ 25% des OGM produisent un insecticide afin de tuer un insecte nuisible. Ces plantes produisent de l’insecticide en continu, jusque dans leurs racines. Certes, le maïs Bt peut comporter un avantage pour la santé de l’agriculteur, qui n’a pas à appliquer lui-même l’insecticide, mais il n’en demeure pas moins que les risques environnementaux sont hautement accrus.
9– LES AGRICULTEURS DÉPENDENT DÉJÀ DES SEMENCIÈRES, LES OGM N’Y CHANGENT RIEN
Faux
La grande majorité des agriculteurs dans le monde resèment une partie de leur récolte ou l’échangent avec leurs voisins. Les OGM constituent un moyen de breveter les semences et ainsi d’obliger tous les agriculteurs à les racheter chaque année. En décembre 2008, la police des gènes de Monsanto a coincé trois agriculteurs du Saguenay-Lac-SaintJean qui avaient soi-disant planté illégalement du canola Roundup Ready. (Monsanto obtient réparation, Fabien Deglise, Le Devoir, 16 décembre 2008) C’est ce que l’industrie fait miroiter aux agriculteurs, mais aucune étude sérieuse ne le prouve. De plus, comme les agriculteurs doivent généralement acheter un produit chimique d’accompagnement (herbicides, pesticides, engrais), cela conduit à une dépendance accrue de l’agriculteur envers l’industrie agrochimique. Pour plusieurs, la commercialisation des OGM représente une opportunité commerciale sans précédent pour l’industrie agrochimique.
10– LES OGM PERMETTENT AUX AGRICULTEURS D’AMÉLIORER LEURS RENDEMENTS
Faux
En plus de 13 ans d’existence, nulle part les OGM n’ont fait la preuve de leur capacité à contribuer au mieux-être des agriculteurs. Dans certains pays, les rendements ont augmenté la première année, puis fortement diminué ensuite. Dans d’autres, ils sont égaux ou inférieurs. Un rapport scientifique récent de l’Union of Concerned Scientists aux États-Unis a confirmé que les OGM n’ont pas augmenté les rendements.
Les OGM ne sont pas fabriqués pour augmenter les rendements, mais pour être tolérants aux herbicides ou pour produire un insecticide. L’illusion doit prendre fin!
UNE PETITE DÉFINITION AVANT D’ALLER PLUS LOIN
Un organisme génétiquement modifié est un organisme vivant (micro-organisme, plante, animal) dont on a modifié le bagage génétique afin de le doter de propriétés que la nature ne lui a pas attribuées. C’est par manipulation et recombinaison de l’acide désoxyribonucléique (ADN) qui est le principal constituant des chromosomes et donc le porteur de l’hérédité, que l’on construit des OGM.
Un OGM est un organisme dont on a "bricolé" l’ADN afin de lui rajouter artificiellement un ou plusieurs gènes provenant d’un autre être vivant. Ainsi, on peut introduire un gène de scorpion dans du maïs ou bien un gène humain dans un porc, afin d’obtenir des bêtes plus musclées et moins grasses. La biotechnologie est l’ensemble des techniques qui permettent de réaliser ces manipulations, par coupure et réinsertion de gènes.
La transgénèse (introduction de gènes étrangers dans un organisme) conduit à la création de nouveaux êtres vivants dont les comportements sont imprévisibles. Les conséquences écologiques de la dissémination dans l’environnement d’OGM sont, en l’état actuel des connaissances, impossibles à évaluer.
En contraste aux OGM, la sélection assistée par marqueur (SAM) consiste à faire exprimer un gène dormant, donc déjà existant dans un organisme vivant, afin que ce dernier obtienne une caractéristique désirée. Par exemple, des plantes ont parfois déjà un gène qui leur permet de résister à la sécheresse, mais qui n’est pas actif. La SAM permet de renforcer la résistance à la sécheresse de cette plante sans avoir à insérer un gène étranger. La SAM ne produit pas d’OGM.
Les biotechnologies et la génomique peuvent permettre de mieux comprendre, en laboratoire, les mécanismes régissant la vie et permettant le maintien de la biodiversité. Il faut aussi reconnaître la validité potentielle de produire des substances pharmaceutiques en utilisant des bactéries ou des cellules génétiquement modifiées mais en réacteur, c’est-à-dire en milieu clos, pour éviter les risques de contamination.
MYTHE OU RÉALITÉ ?
D’accord ou pas, on a tous, un jour ou l’autre, entendu que les OGM allaient faire augmenter les rendements, que c’était la solution à la faim dans le monde, qu’ils permettaient d’utiliser moins de pesticides... Qu’en est-il vraiment? C’est ce que nous verrons ici en nous penchant sur les 10 mythes les plus populaires dans le dossier des OGM.
1– LES OGM PERMETTRONT DE RÉGLER LE PROBLÈME DE LA FAIM DANS LE MONDE
Faux
Les partisans de l’agriculture transgénique se font fort d’expliquer que les cultures OGM pourront résister à la sécheresse ou produire des aliments aux qualités nutritionnelles améliorées. Toutefois, toutes les études tendent à montrer que le modèle basé sur l’agriculture industrielle ne semble plus être l’unique bonne réponse... En avril 2008, le rapport final dévaluation de l’Internationale des Sciences et des Technologies agricoles au Service du Développement (IAASTD) a formellement conclu que les OGM n’étaient pas une solution pour faire face aux enjeux de la sécurité alimentaire.
2– LES OGM NE SONT PAS DANGEREUX
En réalité, on n’en sait rien
L’innocuité des OGM pour la santé n’a jamais été prouvée et plusieurs études récentes tendent même à prouver le contraire. En 2007, une étude réalisée en France par le CRII-GEN (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique) a montré que des rats nourris pendant 90 jours avec du maïs Mon863 (breveté par Monsanto) présentaient des anomalies au foie, aux reins et au sang qui pourraient être des signes de toxicité. Les exemples du même genre sont de plus en plus nombreux...
L’innocuité des OGM pour l’environnement n’a pas non plus été démontrée. En fait, un rapport publié en 2001 par 14 experts de la Société royale du Canada, la plus haute instance scientifique au pays, proposait 58 recommandations pour des Éléments de précaution sur les OGM. Ce rapport, pourtant commandé par le gouvernement fédéral canadien, a été totalement ignoré par ce dernier et plusieurs groupes environnementaux continuent de demander qu’il soit appliqué.
3– L’ÉTIQUETAGE OBLIGATOIRE DES OGM COÛTE TROP CHER
Faux
C’est ce que tente de nous faire croire l’industrie, mais rien n’est moins certain. En 2006, une étude du ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ) a confirmé que les coûts de l’étiquetage obligatoire des OGM ne seraient pas aussi élevés que l’industrie ne le laissait croire jusqu’alors.
Une quarantaine de pays ont mis en place un système d’étiquetage obligatoire des OGM. Nous pouvons aussi le faire. Toutefois, comme le Canada est le quatrième producteur d’OGM au monde, derrière les États-Unis, l’Argentine et le Brésil, il semble que les obstacles à l’étiquetage obligatoire des OGM ne soient pas techniques, mais bel et bien politiques.
4– ON PEUT CONTRÔLER LA DISSÉMINATION DES OGM DANS LA NATURE
Faux
La dissémination dépend de tant de facteurs qu’elle est impossible à contrôler. Peut-on prévoir le trajet des abeilles, des oiseaux, la direction du vent? Au-delà du pollen, la dissémination peut avoir lieu à l’origine dans les semences, dans les moissonneuses lors des récoltes ou encore dans les silos pendant le stockage... Les exemples de contamination provenant des OGM se comptent par centaines. Dans un de ses rapports, Gene Watch UK fait état des cas de contamination provenant des OGM dans le monde.
5– IL EST POSSIBLE DE SÉPARER LES FILIÈRES OGM ET NON OGM
Faux
Il est impossible de maintenir deux filières parfaitement étanches et donc la coexistence entre OGM et non-OGM est impossible. Toutes les études consacrées au sujet en conviennent. Comme on ne peut contrôler la dissémination des OGM dans la nature, les cultures OGM en champs contaminent régulièrement les champs des agriculteurs qui ne souhaitent pas utiliser des semences OGM.
6– REFUSER LES OGM, C’EST S’OPPOSER AU PROGRÈS DE LA SCIENCE
Faux
Les opposants aux OGM réclament, au contraire, plus de science et de recherche publique sur le génome et ses interactions avec la nature, afin de développer une agriculture respectueuse de l’environnement. Nous n’avons pas la moindre idée de l’impact à long terme des OGM sur l’environnement, ni ceux sur la santé, humaine ou animale. Ce qui est inquiétant, c’est qu’à partir d’un certain niveau de contamination, inconnu de tous pour l’instant, il ne sera plus possible de revenir en arrière.
7– L’HUMAIN A TOUJOURS MODIFIÉ LES GÈNES DES PLANTES. LES OGM S’INSCRIVENT DANS CETTE TRADITION
Faux
Les OGM vont au-delà de la barrière entre les espèces. Croiser deux variétés de roses pour améliorer leur parfum; créer un maïs qui produit son propre insecticide, ce n’est pas la même chose. Dans le premier cas, on s’inscrit dans la logique de la sélection et du croisement des espèces. Dans l’autre, on "bricole" un nouvel ADN, afin de rajouter artificiellement un ou plusieurs gènes d’espèces parfois très différentes. Les OGM constituent une rupture technologique aux conséquences tout à fait imprévisibles.
8– AVEC LES OGM, LES AGRICULTEURS UTILISENT MOINS DE PESTICIDES
Faux
Les quantités de pesticides utilisées ont augmenté avec le développement des cultures transgéniques. En effet, avec une plante tolérante à un herbicide comme le canola, le soya ou le maïs Roundup Ready, l’agriculteur peut utiliser encore plus d’herbicides, car l’objectif même d’une telle plante OGM est d’être tolérante à un épandage massif de l’herbicide Roundup.
Les multinationales qui brevettent et commercialisent les semences OGM telles que Monsanto, Syngenta et Bayer produisent également les produits chimiques qui les accompagnent. Ça tombe plutôt bien n’est-ce pas? D’autant plus qu’environ 75% des OGM sont créés afin de tolérer un herbicide!
D’autres plantes OGM, comme le maïs Bt, sont conçues pour produire elles-mêmes un pesticide. Environ 25% des OGM produisent un insecticide afin de tuer un insecte nuisible. Ces plantes produisent de l’insecticide en continu, jusque dans leurs racines. Certes, le maïs Bt peut comporter un avantage pour la santé de l’agriculteur, qui n’a pas à appliquer lui-même l’insecticide, mais il n’en demeure pas moins que les risques environnementaux sont hautement accrus.
9– LES AGRICULTEURS DÉPENDENT DÉJÀ DES SEMENCIÈRES, LES OGM N’Y CHANGENT RIEN
Faux
La grande majorité des agriculteurs dans le monde resèment une partie de leur récolte ou l’échangent avec leurs voisins. Les OGM constituent un moyen de breveter les semences et ainsi d’obliger tous les agriculteurs à les racheter chaque année. En décembre 2008, la police des gènes de Monsanto a coincé trois agriculteurs du Saguenay-Lac-SaintJean qui avaient soi-disant planté illégalement du canola Roundup Ready. (Monsanto obtient réparation, Fabien Deglise, Le Devoir, 16 décembre 2008) C’est ce que l’industrie fait miroiter aux agriculteurs, mais aucune étude sérieuse ne le prouve. De plus, comme les agriculteurs doivent généralement acheter un produit chimique d’accompagnement (herbicides, pesticides, engrais), cela conduit à une dépendance accrue de l’agriculteur envers l’industrie agrochimique. Pour plusieurs, la commercialisation des OGM représente une opportunité commerciale sans précédent pour l’industrie agrochimique.
10– LES OGM PERMETTENT AUX AGRICULTEURS D’AMÉLIORER LEURS RENDEMENTS
Faux
En plus de 13 ans d’existence, nulle part les OGM n’ont fait la preuve de leur capacité à contribuer au mieux-être des agriculteurs. Dans certains pays, les rendements ont augmenté la première année, puis fortement diminué ensuite. Dans d’autres, ils sont égaux ou inférieurs. Un rapport scientifique récent de l’Union of Concerned Scientists aux États-Unis a confirmé que les OGM n’ont pas augmenté les rendements.
Les OGM ne sont pas fabriqués pour augmenter les rendements, mais pour être tolérants aux herbicides ou pour produire un insecticide. L’illusion doit prendre fin!
Article paru dans le magazine Bio-bulle no 92
Février 2010